L’Unep – les entreprises du paysage – et Hortis, organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville, ont décidé de s’associer pour créer l’Observatoire des villes vertes. A l’heure de la « ville sensible », nouveau paradigme urbain au sein duquel le végétal est appelé à jouer un rôle croissant, l’Observatoire des villes vertes a pour vocation de :
développer la réflexion sur les perspectives de la ville verte en France
détecter les signaux faibles en donnant à voir les innovations et les pratiques qui renouvellent les approches du vert en ville
promouvoir le foisonnement d’initiatives végétales en milieu urbain
Depuis 2014, l’Observatoire des villes vertes réalise, sur un rythme semestriel, des études thématiques basées sur un panel de 25 villes françaises de taille moyenne à grande, en pointe sur le végétal.
En parallèle, il mène des enquêtes d’opinion sur le vert en ville auprès de la population.
Enfin, il étudie les 50 plus grandes villes de France pour publier tous les 3 ans le « Palmarès des villes vertes de France ». La dernière édition date de février 2020, que vous pouvez retrouver ci dessous.
ENSEIGNEMENTS & TENDANCES
JUIN 2020
MUNICIPALES 2020 : LES ESPACES VERTS PUBLICS, UNE PRIORITÉ POUR L’ENSEMBLE DES ÉLECTEURS
Au lendemain du confinement et à quelques jours des élections municipales, l’Observatoire des villes vertes a souhaité interroger les Français sur leur rapport avec les espaces verts publics, avec YouGov. Le confinement aura éloigné de nombreux citadins français du végétal durant plus de deux mois. Cette absence n’aura pourtant pas fait oublier aux Français les atouts et bénéfices que leur procurent les espaces verts au quotidien ; bien au contraire. Les appels à la réouverture des parcs et jardins publics lors de la première phase du déconfinement ont mis en lumière un besoin de nature renforcé par plusieurs semaines d’isolement, mais aussi le rôle majeur que les espaces verts jouent au sein de la ville pour répondre à des attentes personnelles et collectives.
Les enseignements clés de l’étude :
7 Français sur 10 (69 %) déclarent que les espaces verts publics leur ont manqué durant le confinement
Les plus jeunes sont ceux qui les fréquentent habituellement le plus
A l’approche du 2nd tour des élections municipales, accorder plus d’importance aux espaces verts dans la ville doit être une priorité pour 8 Français sur 10 (78 %)
L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), en partenariat avec Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, dévoile ce jour les résultats de l’édition 2020 du Palmarès des villes vertes :
Angers, Nantes et Metz sont à la tête du classement des Villes les plus vertes, grâce à un patrimoine végétal important et à un volontarisme politique fort. Elles sont suivies de près par Amiens et Lyon.
La surface moyenne d’espace vert par habitant a progressé de 3m² (51m², contre 48m² en 2017)
Le budget moyen par habitant dédié aux espaces verts par les villes est lui aussi en (très légère) progression : +1,50€ (76€)
Cette 3e édition révèle que la préservation du patrimoine végétal urbain et son développement ont accédé au rang de priorités politiques pour la plupart des grandes villes du pays.
Pour sa 8e étude, l’Observatoire des villes vertes s’est associé à la Ligue pour la protection des oiseaux(LPO) pour interroger les responsables d’espaces nature en ville sur la façon dont les communes les plus engagées sur le front du « vert en ville » intègrent la préservation de la biodiversité. Les résultats de cette étude sont sans appel : à moins d’un an des élections municipales, toutes les villes enquêtées déclarent déployer une politique en faveur de la biodiversité.
Concrètement, la totalité des villes interrogées ont déjà inventorié la faune et la flore présentes sur leur territoire, et plus de la moitié ont mis sur pied un plan Biodiversité. La formation et la sensibilisation au patrimoine vert semblent être les prochaines grandes étapes d’une démarche globale vers une ville « biodiverse ».
Seule ombre au tableau : le PLU(i), outil pourtant incontournable pour construire un cadre de vie sain, attractif et durable s’il prend bien en compte les questions de végétalisation et de biodiversité, est encore insuffisamment utilisé.
L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), en partenariat avec Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, dévoile ce jour les résultats d’une nouvelle étude menée dans le cadre de l’Observatoire des villes vertes. Pour cette 7e enquête, les villes du panel de l’Observatoire ont été interrogées sur la façon dont leurs services espaces verts appréhendent l’économie circulaire dans le cadre de leurs activités.
Les résultats de cette étude sont très encourageants : la quasi-totalité des villes interrogées ont mis en place un plan d’actions visant notamment à réduire et valoriser leurs déchets verts.
Les collectivités interrogées sont également nombreuses à faire de leurs espaces verts un élément clé de la sensibilisation des citoyens à l’économie circulaire : l’entretien des espaces naturels urbains devient ainsi le point de départ d’une démarche globale vers la ville résiliente de demain.
TOURISME VERT : LES PARCS ET JARDINS, ATOUTS CHARME DES VILLES !
L’écotourisme a le vent en poupe : les touristes, qu’ils soient Français ou étrangers, privilégient désormais massivement les destinations « vertes » quand vient l’heure de choisir leur lieu de vacances. La France reste une destination touristique privilégiée (75 % des Français déclaraient vouloir passer leurs vacances dans l’hexagone en 2017 et les vacanciers, s’ils plébiscitent toujours la plage, sont de plus en plus nombreux à partir en quête de lieux inédits. Le tourisme urbain prend ainsi de l’ampleur et certaines grandes villes françaises ont choisi de miser sur le végétal pour développer leur attractivité.
Méthodologie :Les 50 plus grandes villes de France ont été interrogées via leur direction Espaces verts et leurs élus, d’août à octobre 2016. Plus de 1 500 données quantitatives et qualitatives ont été collectées, analysées selon 25 indicateurs et regroupées en 5 catégories : patrimoine vert, investissement en faveur du vert en ville, politique de préservation de la biodiversité, politique de promotion du patrimoine vert, gestion des déchets verts. Le cumul des points obtenus sur les différents critères détermine la note (sur 100) et le classement général au sein du Palmarès.
BUDGETS VÉGÉTAUX : DES VILLES EN RÉSISTANCE POUR MAINTENIR ET ÉTENDRE LE VERT
MANIFESTE
Manifeste « Des Jardins pour le Climat »
Si le XXIe siècle ne devait retenir qu’un seul défi, ce serait celui du climat.
L’Unep, les entreprises du paysage, avec l’ensemble des acteurs français du paysage, réunis au sein de l’Observatoire des Villes Vertes, souhaitent interpeller les élus et décideurs publics aux niveaux local, national et international, sur le potentiel largement inexploité du végétal et des jardins pour lutter contre le réchauffement climatique.
A l’heure où plus de la moitié de la population mondiale est constituée de citadins, les espaces de nature en ville ont un rôle déterminant à jouer pour atténuer les effets du réchauffement planétaire ! En l’intégrant de façon systématique dans les aménagements urbains, le végétal est à même d’apporter une solution concrète aux principaux enjeux climatiques.
A l’échéance 2060-2100, le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) prévoit une augmentation moyenne de la température terrestre de 4°C. De quoi multiplier les épisodes caniculaires dans la plupart des villes du globe…
Parcs, promenades plantées, murs et toitures végétales : les végétaux jouent le rôle de « climatiseurs urbains ». Généralisons-les pour abaisser la température et recréer des « ilots de fraîcheur » en ville !
Le réchauffement climatique a doublé les risques d’épisodes de pluies extrêmes à la fin du XXe siècle. Or l’étalement urbain a pour effet d’imperméabiliser les sols, ce qui empêche l’eau de ruisseler et favorise les inondations.
Les végétaux contribuent au cycle naturel de l’eau. Créons des aménagements paysagers en ville pour éviter l’érosion et accroître les surfaces de sol « perméables ». Développons des bassins de rétention qui limiteront les risques d’inondations !
Les émissions de gaz à effet de serre explosent. L’humanité a rejeté 40 milliards de tonnes de CO2 en 20131, alors que la biosphère ne peut en absorber que 10… Le phénomène est particulièrement concentré en ville, où le trafic et les activités humaines tendent à multiplier les rejets de particules, créant des « pics de pollution ».
Les arbres ont la capacité de piéger les gaz à effet de serre : 1 m3 de bois peut stocker 1 tonne de CO2. Dans le même temps, ils filtrent les particules polluantes. Pour améliorer la qualité de l’air, suivons l’exemple des villes pionnières qui ont adopté le réflexe « 1 habitant = 1 arbre » !
22 000 espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans le monde, en grande partie à cause du dérèglement climatique2. La France figure parmi les 10 pays qui en hébergent le plus grand nombre. Or les parcs et même les sols des jardins et espaces verts sont des réservoirs de biodiversité qui constituent un refuge pour la faune et la flore.
L’espace urbain ne doit pas être un obstacle à la mobilité des espèces : déployons de nouvelles trames vertes et bleues, gérées sans pesticides, pour maintenir une faune et une flore riches en ville et créer des continuités écologiques !
Les entreprises, collectivités et ménages français produisent chaque année 10 millions de tonnes de déchets végétaux3. Ces résidus de tontes ou d’élagages pourraient être compostés pour produire de l’engrais, réutilisés en paillages… ou revalorisés pour produire de l’énergie sous forme de biomasse.
Privilégions les circuits-courts et revalorisons les déchets verts à l’échelle locale !
L’investissement en faveur des espaces verts ne représente qu’1 % du budget des villes Françaises en moyenne4. Comment nos cités comptent-elles répondre à l’enjeu climatique dans ces conditions ?
La communauté internationale va se réunir en décembre à Paris, pour la COP21 : le sommet climatique, où des objectifs planétaires vont être fixés afin de limiter le réchauffement à 2°C, et tenter d’en atténuer les effets.
Mesdames et messieurs les représentant(e)s de la Terre, n’oubliez pas le rôle essentiel du végétal dans l’agenda des solutions climat !
Mesdames et messieurs les élu(e)s de France, aidez-nous à préserver les villes des effets du réchauffement climatique grâce aux jardins et espaces verts !
Végétalisons nos villes, nos toits, nos murs, nos espaces oubliés. Réintroduisons de la biodiversité en ville en limitant l’utilisation des pesticides. Plantons un arbre par habitant.
En un mot : donnons corps à la « ville végétale » de demain, bioclimatique et durable !
Catherine Muller, Présidente de l’Unep – les entreprises du paysage
Emmanuel Mony, Président de l’ELCA – European Landscape Contractors
Jean-Pierre Guéneau, Président d’Hortis – les responsables d’Espaces Nature en Ville
Patricia Savin, Présidente de l’Association Orée – Entreprises, Territoires et Environnement
Christophe Béchu, Président de Plante et Cité, Maire d’Angers et Sénateur de Maine-et-Loire
François Demazières, député-maire de Versailles, Président du groupe jardin, horticulture et paysage del’Assemblée Nationale
Pour soutenir l’action de l’Unep – les entreprises du paysage – en faveur des jardins et espaces verts en ville et l’Observatoire des Villes Vertes, signez la pétition et faites la connaître autour de vous !